Jean-Pierre Tiffon coaching

"Un sportif qui veut devenir champion ne peut avoir qu'un seul projet : son sport. Le reste, l'école par exemple, est secondaire et doit s'adapter au rythme de l'entrainement et des compétitions".

En s'exprimant ainsi, cet ancien coach de champions a ouvert un débat passionnant et passionné. 

Ma première réaction a été frileuse.

De par ma culture personnelle et universitaire, j'ai d'abord considéré qu'en laissant ou en incitant un sportif à se consacrer totalement à son sport on lui faisait prendre un risque pour son avenir. Que si il lui arrivait un pépin de santé, s'il découvrait que son niveau sportif n'était pas suffisant pour atteindre les sommets espérés, que si...

Plusieurs arguments ont modifié mon jugement.

Le premier argument est que c'est à l'école de s'adapter au projet du jeune. Pourquoi un jeune s'entrainerait-il 365 jours par an et 12 mois sur 12 mois alors que l'école ne fonctionnerait que 8 mois sur 12 et 5 jours par semaine. 

Le second argument est que les apprentissages des jeunes sportifs de haut niveau sont multiples. Ils apprennent la vie, à résoudre des problèmes, à se remettre en cause, à se relancer après un échec.

Le troisième argument qui m'a fait basculer : les champions sont des jeunes qui prennent des risques. Quitter l'école telle qu'elle est en France pour se consacrer totalement à son sport est un risque. Et notre pays a besoin de jeunes qui savent prendre des risques.

Et puis je me suis souvenu de tous ces jeunes qui sont à fond dans leur passion : dans la musique, dans le chant, dans le numérique. Le fils d'une de mes amis, à 18 ans, a déjà vécu 6 mois au Brésil et maintenant 6 mois en Inde pour jouer de la musique et apprendre d'autres rythmes. Il revient à Paris super motivé et bourré d'énergie pour relancer son groupe.

Vivre avec passion, vivre sa passion, c'est apprendre à vivre. Quelle belle voie d'apprentissage. Quelle belle école, quelle très grande école.