Jean-Pierre Tiffon coaching

Jean-Pierre Tiffon coaching

Vivre ses émotions


Le trac, cela vient avec le talent

 

 Camille, cette jeune grande championne me fait l’honneur de se confier après certaines compétitions. J’ai envie de vous transmettre un échange récent.

 

Ce soir là, elle a magistralement réussi sa compétition. Pour le public présent comme pour moi, elle a dominé son sport de la tête et des épaules. Pourtant, à sa sortie du terrain, elle me livre qu’avant de prendre le départ elle a été envahie d’un « tsunami de peurs ». « Comme quand j’étais petite » ajoute-t-elle. Elle ajoute qu’immédiatement après avoir ressenti le fameux « tsunami » elle s’est lancée dans la compétition et que la peur avait disparu comme par enchantement. Elle a appris que les émotions passent quand on en prend conscience sans s'y accrocher ou sans les combattre.

 

Ce n’est pas la première fois qu’elle me parle de ses peurs, qu’elle ose en parler ouvertement alors que beaucoup d’autres compétiteurs préfèrent les ignorer ou ne pas en parler.

 

À tous ceux-là, je livre la belle citation de Sarah Bernhardt, très grande actrice de théâtre : « Le trac, cela vient avec le talent ».

 

 

 


02/11/2015
0 Poster un commentaire

Regarder le présent


L’un des jeunes sportifs que j’accompagne est un visuel. Parfois, sur le terrain d’entrainement - juste avant la compétition- il est pris par le stress et se met à gamberger sur ce qui va se passer.

 

Ensemble, nous avons décidé, que lorsqu’il commence à se déconcentrer et que son esprit part dans tous les sens, il devrait s’arrêter et regarder. Regarder son entraineur, regarder ses parents, regarder ses concurrents, regarder la nature autour, regarder et encore regarder. Et une fois calmé, il pourrait reprendre l’entrainement.

 

Lors de la dernière compétition, il a mis en pratique ce que nous avions décidé. Et voilà ce qu’il m’a dit : quand le stress est venu et que je me suis déconcentré, j’ai regardé un pont qui était à côté de moi et la rivière qui coulait. En fait, m’a-t-il dit : j’ai regardé le présent.

 

Je vous livre sa jolie expression : regarder le présent.


16/10/2015
0 Poster un commentaire

Jalouser ou admirer, à nous de choisir

 

De plus en plus souvent, les sportifs que j’accompagne me parlent de la jalousie dont ils sont l’objet. Particulièrement dans notre cher pays qui a du mal avec la réussite et le succès.

 

Sur les terrains de compétition, ils entendent, sentent, perçoivent des mots et des regards négatifs. Leurs performances sont contestées : l’une a des parents riches, l’autre à des parents professionnels, la troisième n’a encore rien prouvé. Leurs résultats, bien que probants, sont ainsi contestés, amoindris, rapetissés.

 

Cette jalousie est violente et gâche de beaux moments sportifs.

 

Pour s’en prémunir, nous avons inventé ensemble quelques trucs. Une jeune sportive a décidé de se muer mentalement en oiseau - un petit canard - sur le plumage duquel glisse tous les acides critiques. Une autre s’imagine entourée d’une belle bulle de plastique translucide sur laquelle rebondissent les mauvaises pensées qu’on lui adresse. Le troisième, enfin, a décidé de ne plus tenir compte de ce qui est dit de lui sur les réseaux sociaux, ces amplificateurs des médisances.

 

Se protéger de la jalousie est important. Choisir d’admirer plutôt que de jalouser me semble plus essentiel encore.

 

Admirer ceux qui gagnent, les observer attentivement, voilà un beau chemin pour réussir. Les plus récentes études sur le fonctionnement du cerveau nous en apportent la preuve. Des scientifiques ont mis en lumière des « neurones miroirs » qui, à l’avant du cerveau, permettent de copier un bon fonctionnement ou de reproduire un geste parfait. S’entrainer à admirer développe notre capacité cérébrale à progresser par imitation.

 

Apprendre à admirer est une formidable source de progression. Jalouser est source de stagnation ou de régression. À chacun de nous de choisir.


14/09/2015
1 Poster un commentaire

Mémoires émotionnelles à libérer

 

Et là d’un coup, par surprise, les larmes emplissent les yeux de ces deux femmes trentenaires.

 

Ma question est pourtant anodine : peux-tu m’évoquer tes premières rencontres avec les chevaux ? Et la réponse surgit : un flot d’émotions se libère aussi puissant qu’un barrage qui lâche.

 

La première à parler se souvient de ces journées, vers 6 ou 7 ans, où elle allait dans un club de Lille voir des poneys et des chevaux. Seulement les voir, car sa famille n’avait pas les moyens de lui payer ce loisir. Et sa tristesse de ne pouvoir monter comme d’autres ressurgit en évoquant ces scènes. Il lui aura fallu attendre l’âge de 30 ans pour, enfin, mettre les fesses sur un cheval.

 

La seconde se souvient de ces fins d’après-midi de semaine où elle allait au poney club dans l’ouest parisien. Ce jour là, sa mère sortait plus tôt du travail pour l’accompagner. Elles partageaient ce moment toutes les deux, à l’abri des critiques d’un frère ainé qui aimait la martyriser.  Dans son souvenir, elle devait se faufiler au milieu d’un groupe de poneys pour attraper le sien. Elle avait un peu peur. Elle sentait aussi les craintes de sa mère, récemment disparue.

 

Où se logent ces mémoires émotionnelles, dans quelle partie de notre être, dans quel méandre du cerveau, dans quelles cellules sont-elles prisonnières ?

 

Et quand elles se libèrent un apaisement survient, enfin.


31/08/2015
0 Poster un commentaire

Le stress passe

Au loin, dans le pré, « le cheval est en arrêt ». Un son lointain, un mouvement imperceptible ou l’arrivée d’un inconnu déclenchent un stress.  Les oreilles dressées, les naseaux ouverts, bien campé sur ses membres, le souffle rythmé: tels sont les signes perceptibles de son inquiétude.
Si le danger lui paraît faible, alors en quelques secondes il se remet à brouter. Tranquillement. Son émotion est passée, son stress déjà dépassé.

 

Et nous, et vous, combien de temps mettons-nous à dépasser une inquiétude ou une peur qui s’est révélée surdimensionnée ? Pourquoi rester accroché à ce qui est déjà passé ?

Mais si le danger se confirme, si le cheval se sent réellement menacé, alors en un instant, il prend la fuite. A plein galop, il s’éloigne de la source de sa peur et de l’origine du risque. Quand il s’estime à bonne distance, en sécurité, il s’arrête. Puis il observe et reste vigilant quelques instants. Il peut décider de s’éloigner de plus bel ou au contraire se remettre à brouter.

 

Et nous, et vous, prenons-nous soin de nous éloigner de ce qui nous menace ? Et nous, comment gérons-nous nos désirs de fuite et notre besoin fondamental de sécurité ? En famille, au travail, dans notre quotidien, décidons-nous de faire un pas de côté, de sortir quelques instants, de nous éloigner pour retrouver du calme, de la paix intérieure ?

Quelques instants suffisent donc au cheval pour monter en stress puis pour quitter son stress. Parce qu’il peut fuir là où il se sait en sécurité, là où il peut être paisible. Mais si vous l’empêchez de fuir et de retrouver sa sécurité alors son stress montera à un niveau si puissant qu’il en deviendra dangereux.

 

Et nous, et vous, comment procédons-nous avec nous-mêmes, avec nos enfants, nos conjoints, nos collègues, nos élèves, nos subordonnés, nos clients pour éviter qu’ils deviennent furieux ?


14/08/2015
0 Poster un commentaire