Jean-Pierre Tiffon coaching

Jean-Pierre Tiffon coaching

Faire équipe


Leaders

Dans l’équipe, tous les deux ont un rôle et un statut particuliers.

Sportivement, techniquement, mentalement, ils sont au-dessus du niveau des autres. Et les autres le savent bien. Ils ont fini par l’accepter. Reste à savoir une seule chose : lequel des deux dominera l’autre.  

Lui le garçon de 18 ans, sur de son fait, fort de son expérience n’imagine pas un instant qu’elle s’affirme meilleure que lui. Elle du haut de ses seize ans voit loin et haut ; elle veut bien coopérer mais refuse de se soumettre.

Le sélectionneur sait qu’il a besoin de ces deux là pour former le noyau dur de l’équipe, l’aimant sur lequel se grefferont les autres talents. Il sait aussi que la rivalité peut faire exploser le groupe, détruire la dynamique collective.

Il peut les sermonner quand leur rivalité se montre au grand jour. Il peut leur faire un peu de morale, les rappeler à l’ordre. Il sait qu’ils sont trop durs pour céder à ces beaux et bons sentiments.

Alors, il choisit une autre méthode. Il les défie et les responsabilise.

S’ils sont des champions, alors qu’ils le prouvent en allant chercher la médaille et la plus belle, celle en or. S’ils sont des leaders, alors qu’ils sachent soutenir les autres, regonfler le moral de celui qui flanche. À eux deux de jouer.

L’entraineur doit aller au bout de ce choix et donc il s’efface pour que l’équipe se forme d’elle même et sans lui. Il sera là pour répondre à leurs questions, à leurs attentes, à leurs besoins.

Il prend le risque d’oser faire confiance aux leaders.


29/08/2015
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Faire équipe... avec les autres

« Le tout est plus grand que la somme des parties ». Depuis trente ans, je connais cette maxime. Elle a été beaucoup utilisée pour le management des entreprises.

Cette maxime m’est revenue en mémoire il y a peu alors qu’une équipe de jeunes cavaliers concourrait pour les championnats d’Europe.

Mon attention portait sur la solidarité entre les cavaliers, mais aussi entre les entourages, parents comme accompagnateurs. Bien qu’il s’agisse d’un sport essentiellement individuel (chaque couple cavalier-cheval est seul en piste), l’épreuve par équipe met les nerfs à rude épreuve. La performance du groupe est conditionnée par le résultat de chacun de ses membres. Trop de pessimisme au sein du collectif entraine une baisse de performances de chacun. Trop d'enthousiasme collectif peut également provoquer des erreurs individuelles inattendues.

Au fil du Championnat l’entraide et les liens au sein de l’équipe se sont visiblement renforcés. Et, avant le dernier parcours, subissant la pression si particulière d’être leader au classement provisoire, l’équipe a renforcé ses liens à travers des regards plus intenses, des tapes sonores dans les mains, des poings nettement plus serrés.


Et ce fut la victoire. Une première pour une équipe de France de cette catégorie depuis tant d’années.

Croisant récemment le père d’une des cavalières de l’équipe, je lui disais combien j’avais trouvé sa fille et les autres fortes mentalement.


« Oui, elles étaient fortes. Mais la vraie force, leur vraie force, c’était l’équipe » fut sa réponse. Donc oui, parfois, c'est confirmé : « le tout est supérieur à la somme des parties ».


04/08/2015
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Faire équipe : dans le team France pour la première fois

Pour sa « première » en équipe de France, tout commence mal.
À l’échauffement rien ne se passe comme d’habitude. Elle ne trouve pas ses marques. Les appuis de ses sauts sont soit trop lointains soit tellement proches. Elle se demande ce qui lui arrive. Il y a 15 jours, lors de la dernière compétition, elle a dominé son sujet et imposé sa victoire individuelle. Mais, là…

Là, la pression est autre. Elle vient d’intégrer l’équipe, son résultat sera important pour elle, mais aussi pour les autres, pour l’entraineur, pour les supporters, pour l’équipe de France. Elle se sent si responsable du haut de ses seize ans. C’est la première fois de toute sa jeune vie qu’elle ressent cette responsabilité d’appartenir à un collectif. Elle en a tant rêvé de cette équipe, du drapeau tricolore sur son blouson, du coq sur ses vêtements. Et maintenant, qu’elle y est, elle craque. Donc elle s’en veut.

Elle doit entrer en piste dans quelques instants. Et un flot de larmes coule sur ses joues. Elle voudrait les retenir et elle n’y arrive pas. Elle se sent ridicule. Elle se détourne des regards et s’isole. Elle se retourne et lance « il vaut  mieux pleurer avant qu’après ». On sent qu’elle est de
nouveau prête à concourir et à performer. Elle sait qu’elle peut, qu’elle va être à la hauteur. Elle le sera.

Dans deux heures, l’équipe sera sur la première marche du podium. Et quand le drapeau se hisse, quand la marseillaise retentit, quand ses coéquipières l’entourent, elle ressent une fierté nouvelle, différente, plus forte encore que  lorsqu’elle gagne en solitaire.
En équipe, elle est plus qu’elle même.


04/08/2015
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