L'école du sport, l'école de la vie
De plus en plus de jeunes sportifs et sportives, parfois très jeunes, font le choix de quitter les bancs de l'école pour se consacrer totalement à leur sport. Certains gardent un lien fort avec la scolarité par le biais du Cned qui permet d'étudier à distance. Mais parfois ce lien se distend ou se rompt.
À les entendre, le sport et leur sport apportent cette motivation, ces sensations, cette intensité que l'école, telle qu'elle est, ne leur apporte pas. N'allons pas croire que leur choix serait l'école de la facilité. Ils se donnent à fond, pratiquent leurs sports des heures durant, aident les adultes de leurs clubs. Ils bossent comme peu de collégiens le font.
Pourtant, ce choix m'interroge.
À miser toute leur vie sur cette seule activité sportive, qu'arrivera-t-il en cas de pépin de santé, en cas de difficultés sportives, en cas de découverte tardive que leur talent n'est pas suffisant pour atteindre le niveau espéré ? Oui, que leur arrivera-t-il ?
Certains plus âgés m'ont confié leur s-désarroi: ne pas avoir d'alternatives, ne pas savoir comment rebondir en cas d'échec sportif les met dans un état de tension tel que leurs performances sportives en pâtissent. À tout miser sur leur sport, ils finissent par avoir peur de perdre et dans leur sport et dans leur vie.
Et puis, qu'en est-il de la socialisation que permet l'école ? Certes les sportifs peuvent nouer des relations sur les terrains de sport, mais ces relations sont biaisés car elles ne mettent en relation que des jeunes qui partagent une même passion et elles sont limitées par la concurrence qu'induit la compétition.
Pour autant, il serait bon que l'école s'interroge sur son incapacité à motiver et à fidéliser de beaux talents que sont les meilleurs sportifs.
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