Jean-Pierre Tiffon coaching

Jean-Pierre Tiffon coaching

Que perçoivent-ils donc de nous ?

Il est venu vers ce stage "d'équicoaching" un peu par hasard, orienté par un ami.

 

Il ne connaît pas les chevaux et se demande ce qu’il peut apprendre en deux jours, sur lui et sur les relations qu’il entretient avec ses chefs et ses subordonnés. C’est ainsi qu’on lui a parlé de ce stage associant formation au management et chevaux.

 

Autour de lui, ils sont sept ou huit venant d’horizons divers : un chef d’entreprise, une directrice financière en reconversion, deux ingénieurs et quelques autres aux fonctions indéfinissables.

 

Chacun explique les raisons de sa venue, ses motivations et ses attentes. Le plus souvent ils évoquent une envie de changer quelque chose, sans savoir vraiment quoi.

 

Quand son tour vient, il ne sait trop quoi dire. Lui se sent bien. Son job de directeur commercial marche correctement et les résultats sont bons. Son équipe de « Régionaux » fonctionne plutôt bien. Certains encaissent peut-être « un peu dur » car le marché est compliqué. Gagner contre les concurrents est un combat de plus en plus violent. Avec son patron, il s’entend bien et depuis longtemps.

 

Alors, il ne comprend pas ce qu’on semble lui reprocher : se mettre trop de pression et mettre par ricochet ses équipes sous haute tension.

 

Quelques minutes plus tard, il entre dans le rond de sable entouré de belles barrières de bois. Il va y faire tourner une petite jument grise, une grande ponette câline. Il a pour simple consigne de se placer au milieu du corral et d’en faire le moins possible avec ses mains, ses bras, son corps ou sa voix.

 

Et pourtant, l’improbable se produit, la jolie jument grise part immédiatement au galop, accélère, tourne et tourne encore, le regard fixé sur cet inconnu. Il se demande quoi faire. Et elle accélère encore. Un, deux, trois, maintenant dix tours. Il est figé au centre de cette ronde infernale. Lui qui habituellement gère tout, est tétanisé bien incapable d’agir. Il veut qu’on lui dise quoi faire pour arrêter ce manège qu’il ne supporte plus. Il veut des solutions.

 

Rien ne vient, bien au contraire. L’ordre lui est donné de ne plus rien faire, de respirer le plus profondément qu’il peut, de s’imaginer froid et calme comme un lac de montagne.  Est-il tombé chez des fous ?

 

Il inspire comme jamais, et relâche l’air par petites bouffées. La tempête en lui se calme, ses mâchoires se détendent, son cœur ralentit.  Alors, progressivement la jument ralentit comme en écho, son galop est moins saccadé et son regard plus tranquille. Elle passe au trot, puis au pas. Et quand elle s’arrête, elle lui fait face mais reste à bonne distance.

 

Qu’émane-t-il donc de lui qu’il ne perçoit même pas ? Quelle sorte d’énergie jaillit de son corps à mettre en transe cette jument habituellement si calme ? Que transmet-on autour de nous ? Que perçoivent donc ces animaux dont nous ne sommes pas conscients ?

 

Il est dans ses pensées. Un souffle le réveille. La belle ponette grise pose sa tête sur son épaule. On pourrait croire qu’il pleure.



17/09/2015
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